Dans l’inconnu : La grotte aux ossements
Dans l’inconnu : La grotte aux ossements
Le paléoanthropologue Lee Berger dans le système de grottes Rising Star du "Berceau de l'humanité", au nord-ouest de Johannesburg, le 11 mai 2023.
Le paléoanthropologue Lee Berger enquête avec son équipe sur le plus vieux cimetière du monde, qui n’est pas humain. Le site, connu sous le nom de Rising Star Cave, est situé dans le berceau de l’humanité en Afrique du Sud et contient les restes de plus de 15 individus ayant vécu il y a plus de 250 000 ans.
Lee Berger
L’équipe dirigée par Lee Berger a fait une grande découverte ; le plus ancien cimetière du monde et ce n'est pas un cimetière humain.
Créature
Cette ancienne créature au petit cerveau ressemblant à un singe pratiquait des rituels funéraires complexes, cela change tout ce que nous savons sur l'évolution des hominidés et les origines de la croyance.
Galeries
Dans des alcôves enfouies au bout d'un réseau d'étroites galeries, à une trentaine de mètres sous terre, de lointains cousins de l'homme à l'état de fossile ont été retrouvés dans des sépultures lors de fouilles entamées en 2018.
Explorateurs
Les explorateurs ont constaté que les tombes avaient été rebouchées avec la terre creusée au départ pour former les trous, preuve selon eux que les corps de ces pré-humains ont été volontairement enterrés.
Inhumations
"Il s'agit des inhumations les plus anciennes jamais enregistrées chez les hominidés, antérieures d'au moins 100.000 ans aux inhumations d'Homo sapiens".
Le paléoanthropologue Lee Berger devant la principale entrée du système de grottes Rising Star du "Berceau de l'humanité", au nord-ouest de Johannesburg, le 11 mai 2023.
Fouilles
Les fouilles ont eu lieu sur le site paléontologique du "Berceau de l'humanité", classé au patrimoine mondial de l'Unesco et situé au nord-ouest de Johannesburg.
Découvertes
Les tombes les plus anciennes découvertes jusqu'ici, notamment au Proche-Orient et au Kenya, datent d'environ 100.000 ans avant notre ère et abritent des restes d'Homo sapiens.
Sépultures
Les sépultures sud-africaines datent de -200.000 à -300.000 ans. Elles contiennent des ossements d'Homo naledi (étoile en langue locale), petit hominidé d'environ 1,50 m de haut et au cerveau de la taille d'une orange.
Espèce
L'espèce, dont la découverte en 2013 par le paléoanthropologue américain Lee Berger avait déjà remis en cause les lectures linéaires de l'évolution de l'Humanité, reste encore un mystère pour les scientifiques.
Caractéristiques
Doté à la fois de caractéristiques de créatures vieilles de plusieurs millions d'années, comme une dentition primitive et des jambes de grimpeurs, Homo naledi est aussi doté de pieds semblables aux nôtres et de mains capables de manier des outils.
Grottes Rising Star du "Berceau de l'humanité", au nord-ouest de Johannesburg, le 11 mai 2023.
Pratiques
"Ces découvertes montrent que les pratiques mortuaires n'étaient pas limitées à l'Homo sapiens ou à d'autres hominidés dotés d'un cerveau de grande taille", affirment les scientifiques.
Théorie
Cette théorie, qui va à l'encontre de l'idée communément acceptée que la conscience de la mort et les pratiques liées font l'humain, avait déjà été évoquée par Lee Berger lorsqu'il avait présenté Homo naledi au monde en 2015.
Hypothèse
L'hypothèse avait alors créé un tollé de nombreux spécialistes avaient mis en doute la rigueur scientifique de l'Américain médiatique, soutenu par National Geographic.
Scientifiques
"C'était trop pour les scientifiques à l'époque", commente Lee Berger, lors d'un entretien. Ils restent "convaincus que tout cela est lié à notre gros cerveau et que cela s'est produit très récemment, il y a moins de 100.000 ans", explique-t-il.
Symboles
"Nous sommes sur le point de dire au monde que ce n'est pas vrai", triomphe l'explorateur de 57 ans, qui va encore plus loin. Des symboles géométriques, soigneusement tracés à l'aide d'un outil pointu ou tranchant, ont été retrouvés sur les parois des tombes.
Carrés
Carrés, triangles et croix ont été, selon lui, intentionnellement laissés sur des surfaces lissées, probablement pour les rendre plus lisibles.
Grottes Rising Star.
Humains
"Cela signifierait que non seulement les humains ne sont pas les seuls à avoir développé des pratiques symboliques, mais qu'ils n'ont peut-être même pas inventé de tels comportements", avance Lee Berger.
Carol Ward
Anthropologue à l'Université du Missouri, estime que "ces résultats, s'ils étaient confirmés, auraient une importance considérable".
Résultats
"J'ai hâte d'apprendre comment la disposition des restes exclut d'autres explications possibles que l'enterrement intentionnel, et de voir les résultats une fois qu'ils auront été examinés par des pairs", a-t-elle déclaré.
Analyses
Des analyses plus approfondies doivent encore être menées. Mais déjà, l'équipe de Berger annonce qu'il va falloir "repenser toute une série d'hypothèses sur les hominidés et l'évolution humaine".
Chercheurs
Depuis longtemps, les chercheurs ont associé la capacité à maîtriser le feu, la gravure ou encore la peinture, à la puissance cérébrale de l'homme moderne, comme typiquement chez l'homme de Cro-Magnon.
Enterrement
"L'enterrement, la création de sens, et même l'art pourraient avoir une origine bien plus compliquée et non-humaine que nous ne le pensions", présage Agustín Fuentes, anthropologue à l'Université de Princeton et co-auteur des découvertes
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