Le mystère du monstre marin découvert en Antarctique

 

Le mystère du monstre marin découvert en Antarctique

2000002982373Cette illustration représente un élasmosaure évoluant à travers des eaux agitées. Un fossile découvert en Antarctique est à présent l'animal le plus massif jamais découvert de ce groupe de reptiles marins préhistoriques.

Cet élasmosaure de 15 tonnes est une nouvelle preuve de la grande richesse de l'écosystème aquatique peu de temps avant l'extinction massive des dinosaures. 

Extraire 

Il aura fallu des décennies de combat acharné contre les conditions météorologiques d’une île désertique au large de la Péninsule Antarctique pour que les paléontologues parviennent finalement à extraire l’élasmosaure le plus massif au monde. 

Reptile

Cet ancien reptile marin, qui parcourait les mers du Crétacé aux côtés des dinosaures, aurait pesé environ 15 tonnes, il rejoint aujourd’hui la liste des fossiles de reptiles anciens les plus complets jamais découverts en Antarctique.

Plésiosaures

Les élasmosaures constituent un genre de la famille des plésiosaures qui compte parmi ses membres les plus grands certaines créatures aquatiques du Crétacé. 

Généralement

Généralement, les plésiosaures ressemblent à de grands lamantins au long cou et à la tête de serpent, bien qu’ils disposent de quatre nageoires contrairement au lamantin qui n’en a que trois. 

Scientifiques

L’équipe de scientifiques pense que ce tout nouveau poids lourd appartient au genre Aristonectes, un groupe dont l’espèce se démarque des autres élasmosaures.

Spécimens

Ils diffèrent en de nombreux points des spécimens fossilisés découverts aux États-Unis. Ce genre, que l’on retrouve en règle générale dans l’hémisphère sud, se caractérise par son cou plus court et son crâne plus large.

José O’Gorman

« Cette question est restée un véritable mystère pendant des années, nous ne savions pas si ces fossiles étaient des élasmosaures, » indique José O’Gorman, paléontologue au Conseil national de la recherche scientifique et technique (CONICET) en Argentine, basé au musée de la Plata non loin de Buenos Aires. »

Étrange

« Ils étaient une sorte d’étrange plésiosaure que personne ne connaissait. »

Spécimen

Les chercheurs avaient besoin d’un spécimen plus complet et, comme le hasard fait bien les choses.

Identifié

L’Université Purdue avait identifié un candidat potentiel à l’occasion d’une expédition menée en 1989 sur l’île Seymour, située au sud de l’extrémité nord de la péninsule Antarctique.

Fossile

Il ne disposait toutefois pas à l’époque du matériel et des ressources nécessaires pour mettre au jour le fossile, mais avait tout de même averti des chercheurs argentins de sa découverte.

Impliqué

L’Institut Antarctique Argentin s’est impliqué dans la mission et a commencé les fouilles dans le cadre de ses expéditions estivales annuelles, mais l’excavation du fossile avançait à un rythme très lent en raison de la météo et de la logistique.

William Zinsmeister

Il n’avait que cinq ans lorsque le fossile a été identifié par William Zinsmeister en 1989, en 2012, il était suffisamment âgé pour prendre part à la première expédition.

Travailler

Il n’était possible de travailler que quelques semaines au mois de janvier et au début du mois de février.

Météo

Certaines années, il était impossible d’avancer en raison des conditions météo et des ressources limitées.

Dégeler

Les jours ouvrés, l’équipe devait attendre que le soleil se lève pour dégeler la glace avant de pouvoir entamer les fouilles.

Morceau

Chaque morceau arraché à la terre devait ensuite être acheminé par hélicoptère à la base argentine de Marambio, à quelques kilomètres de là.

Anne Schulp

« Premièrement, ce type de mission exige un peu plus d’efforts et de moyens logistiques, puis ce n’est pas donné à tout le monde de tomber sur des fossiles du genre, » consent Anne Schulp, elle est paléontologue des vertébrés à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas et au Naturalis Biodiversity Center, non impliqué dans l’étude. »

2000002982373Dinosaures, le jour où tout a basculé (Image d'illustration).

Excavation 

C’est en 2017 que les fouilles ont abouti avec l’excavation d’une grande partie du squelette de l’animal décrit par O’Gorman et ses collègues dans leur rapport publié récemment par Cretaceous Research.

Éléments

« Nous n’avons pas le crâne, mais nous détenons de nombreux éléments du reptile, » précise O’Gorman. Selon leurs estimations, le fossile d’élasmosaure qui n’a pas encore trouvé de nom pesait entre 11,8 et 14,8 tonnes pour une longueur d’environ 12 m de la tête à la queue.

Aristonectes

Alors que certains Aristonectes découverts précédemment pesaient environ 11 tonnes, le poids de la plupart des autres élasmosaures ne dépassait pas les 5 tonnes, « Ce spécimen est énorme ! » commente Schulp face aux photos des os de l’animal.

Chercheurs

Il pense que l’équipe de chercheurs a accompli un travail de qualité et il est heureux de voir qu’elle n’a pas tiré de conclusions à la hâte.

Preuves

En effet, O’Gorman hésite même à affirmer si oui ou non l’espèce appartient définitivement au genre Aristonectes, étant donné qu’elle pourrait être attribuée à un tout autre genre si de futures preuves le permettaient.

2000002982373Ce crâne quasi-complet teinté de noir appartient au spécimen de Tyrannosaurus rex le plus complet actuellement exposé en Europe, surnommé Tristan Otto. 

Travailler

Schulp a déjà eu l’occasion de travailler sur des plésiosaures des Pays-Bas et il reconnaît que les reptiles marins sont très différents dans l’hémisphère sud. 

Aspect

Un autre aspect très intéressant de ce nouveau spécimen est la période à laquelle il a été daté qui s’approche de la fin du Crétacé, à peine 30 000 an

Extinction 

Avant l’extinction de masse responsable de l’extinction des dinosaures non-aviens il y a environ 66 millions d’années, pour satisfaire les besoins nutritifs de ce monstre des mers, il aurait fallu que la vie aquatique de l’époque soit encore prospère. 

Animaux

Le simple fait que ces animaux aient pu continuer d’exister à un stade aussi tardif du Crétacé suggère que le monde marin était, au bas mot, en bonne santé peu de temps avant l’extinction de masse, « même en Antarctique, il y avait encore de nombreux élasmosaures en bonne et due forme, » affirme Schulp. 

Morphologie

La morphologie différente de cette espèce montre également qu’un processus de spécialisation était toujours à l’œuvre à un stade aussi avancé de l’existence des plésiosaures. 

Montre

« Cela montre clairement que peu de temps avant la fin du Crétacé, les plésiosaures avaient réussi à diversifier leur régime alimentaire, » explique Schulp.

Habitudes

Alors qu’il est impossible de connaître avec précision les habitudes alimentaires de l’animal en l’absence des contenus fossilisés de son estomac ou d’autres preuves, O’Gorman imagine en se basant sur la taille de ses dents qu’il se nourrissait probablement de crustacés et de petits poissons.

Os

D’un autre côté, les travaux sur les os extraits au cours des dernières décennies viennent tout juste de commencer et à présent qu’ils sont entreposés dans un musée, O’Gorman déclare qu’il reste encore de nombreuses recherches à effectuer sur cet antique spécimen.

Connaissances

Schulp ajoute que ces recherches permettent d’enrichir nos connaissances sur les plésiosaures et il est enthousiaste à l’idée de voir d’autres paléontologues argentins s’aventurer sur ce terrain polaire et découvrir de nouveaux fossiles.

Attention

« L’hémisphère sud, ou du moins les plésiosaures, exigent une attention toute particulière, » poursuit-il.

Comblé

De son côté, O’Gorman semble comblé par l’expérience qu’il a vécue. « C’était assez froid, mais également très intéressant, une vraie aventure. »

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