Des vestiges archéologiques découverts dans le gouffre de Dions

Gouffre de Dions - Laurent Bruxelles.

Depuis 5 millions d’années, le sud-est du Massif central se soulève progressivement. Le Gardon, s’écoulant plus vite et plus fort a taillé dans la roche calcaire des gorges, créant un nouveau relief. 

Gouffre

Le gouffre dit des Espélugues est l'un des affluents souterrains du Gardon. Il y a quelques dizaines de milliers d’années, le plafond qui recouvrait la cavité s’est effondré, laissant au grand jour la caverne.

Études

Depuis son effondrement, le 27 décembre 2022, des études sont menées dans le gouffre de Dions, près de Nîmes (Gard). Des vestiges archéologiques ont notamment été retrouvés dans ses entrailles.

Effondrement

Un effondrement rarissime. Depuis, le site est sécurisé avec du grillage et aucun badaud ne peut s'approcher. Seuls les spéléologues, les archéologues et les géologues sont autorisés à inspecter les lieux. descendre dans les entrailles du gouffre.

Qu'avez-vous découvert dans les entrailles de ce gouffre ?

Laurent Bruxelles : depuis l'effondrement du gouffre, nous avons organisé un programme de recherches afin de voir ce qui avait été enregistré dans les sédiments. 

Là, nous avons été très surpris, car jusqu'à une douzaine des mètres de profondeur, nous avons trouvé des vestiges archéologiques. 

Il y a des traces de foyers, des outils, de la céramique, ce qui nous fait penser qu'on a là, un enregistrement exceptionnel de plusieurs milliers d'années, au moins depuis le néolithique, avec des occupations humaines.

Le gouffre de Dions - Thierry Aubé et Méline Salze.

Des traces de vie humaine dans le gouffre de Dions, est-ce exceptionnel ?

Laurent Bruxelles : ce n'est pas vraiment étonnant. La plupart des grottes du secteur étaient utilisées comme abri. Ce qui est exceptionnel à Dions, c'est qu'on a 15 mètres de sédiments qui se sont accumulés. 

Et cela va nous permettre de lire l'histoire de l'homme, mais aussi l'histoire du climat et de la végétation. On a notamment fait des prélèvements de pollen et de micro charbons. Les résultats seront connus dans environ un an.

Comment va évoluer le gouffre de Dions dans les années à venir ?

Laurent Bruxelles : on a aujourd'hui des parois raides avec un trou qui approche les 20 mètres de profondeur. Tous ces sédiments ne sont pas consolidés, ils sont même instables. 

Il y a très régulièrement des effondrements et il y en aura d'autres. Il faut imaginer que ces effondrements successifs vont se faire au rythme des pluies, des circulations et de la détente mécanique de ces sédiments. 

On va donc avoir des pans entiers qui vont s'effondrer très régulièrement avec un trou qui va s'élargir. Jusqu'à ce qu'on atteigne une pente régulière. 

Ça va prendre des années. Ce qui veut dire que la partie inférieure du gouffre est dangereuse pour des années encore.