Une équipe identifie neuf groupes culturels vivant en Europe il y a 30 000 ans
Une équipe identifie neuf groupes culturels vivant en Europe il y a 30 000 ans
Les chasseurs-cueilleurs du Gravettien ornaient leurs corps de coquillages marins perforés, dents d’animaux, pendentifs en os, en ivoire, en pierre et en ambre… © Crédit photo : Sylvaine Jacquinot/Pacea / CNRS.
En étudiant les objets de parure dans l’espace et dans le temps, les chercheurs girondins ont obtenu un découpage en zones culturelles qui recoupe les connaissances issues de l’étude de la génétique.
Groupes
À l'époque des chasseurs-cueilleurs, il existait en Europe des groupes aux cultures bien différenciées « on s’ornait » différemment dans ce qui deviendrait l’Espagne, la France ou la Russie. C’est ce qu’a pu établir, de façon scientifique, une équipe de chercheurs bordelais, spécialisés dans l’étude des objets de parure.
Solange Rigaud
Parmi eux, Solange Rigaud, qui, en juillet 2023, avait participé à l’identification du plus vieil objet phallique connu. Le 29 janvier 2024, la chercheuse et préhistorienne du laboratoire Pacea (De la Préhistoire à l’actuel : culture, environnement et anthropologie, affilié au CNRS et basé à l’Université de Bordeaux) a signé une publication avec Jack Baker (doctorant) et d’autres chercheurs, dans la revue « Nature Human Behaviour ».
Coquillages marins perforés, dents d’animaux, pendentifs en os, en ivoire, en pierre et en ambre… © Crédit photo : Sylvaine Jacquinot/Pacea / CNRS.
Objets
« Les objets de parure indiquent que neuf groupes culturels ont vécu entre 34 000 et 24 000 ans en Europe. »
Ornements
Les objets de parure, dans le cas des chasseurs-cueilleurs de l’époque étudiée (Gravettien), sont les ornements dont ils décoraient leurs corps : « Coquillages marins perforés, dents d’animaux, pendentifs en os, en ivoire, en pierre et en ambre. »
Mort
Y compris après la mort : les objets funéraires sont considérés par les scientifiques comme « des instantanés de l’apparence d’un individu au moment de sa mort », permettant d’établir une image claire des divisions culturelles.
Carte des chasseurs-cueilleurs du Gravettien © Crédit photo : Sylvaine Jacquinot/Pacea / CNRS.
Analyse
L’analyse d’une base de données couvrant 112 sites en Europe a permis de distinguer « neuf groupes culturels se parant d’ornements différents ». Les auteurs ont noté que ces divisions géographiques culturelles sont cohérentes avec les données génétiques disponibles, « bien qu’encore rares ».
Évolution
Et concluent que « l’extension de cette approche à l’ensemble du Paléolithique supérieur (-45 000 à -10 000) pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution conjointe ou non des gènes et des cultures au cours d’une phase charnière de l’histoire du peuplement de l’Europe. »
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