Chine : des gouffres géants permettent aux scientifiques d'exhumer l'ADN d'espèces qu'on pensait disparues
Chine : des gouffres géants permettent aux scientifiques d'exhumer l'ADN d'espèces qu'on pensait disparues
Des palmiers au fond d'un «tiankeng», ou gouffre karstique géant, près du village de Luoquanyan (comté de Xuan'en), dans la province du Hubei (centre-est de la Chine), le 10 octobre 2020. | Song Wen / Xinhua via AFP.
Forêts ancestrales et espèces animales inconnues se cachent dans ces immenses cavernes. Dans le Guangxi, région autonome du sud de la Chine frontalière avec le Vietnam, nombreuses sont les régions de relief karstique, c'est-à-dire liées à la sensibilité et à la dissolution de certaines roches sédimentaires, principalement calcaires.
Chercheurs
Les chercheurs y découvrent encore régulièrement d'immenses gouffres abritant des forêts ancestrales, qui jouent un rôle indéniable dans la conservation de la biodiversité.
Étude
Une étude publiée en mars 2024 dans la revue Forests met d'ailleurs en lumière les incroyables vertus de ces zones géologiques d'exception, où de l'ADN extrêmement ancien a été naturellement conservé durant de très longues périodes.
Média
Comme le dit si bien le média scientifique américain The Debrief, qui s'est penché sur le sujet, ce ne sont pas juste des merveilles de la nature, mais des lieux d'exception d'un point de vue écologique.
Espèces
Des espèces que l'on croyait disparues à tout jamais, ou sur le point de disparaître, pourraient ainsi être ramenées à la vie grâce à la découverte d'échantillons rarissimes d'ADN.
Cas
C'est par exemple le cas du Magnolia aromatica, espèce d'arbres de la famille des Magnoliacées (Magnoliaceae), dont l'existence était très sérieusement menacée par la déforestation progressive.
Scientifiques
Menée par un groupe de scientifiques chinois de l'Institut botanique du Guangxi, l'étude a utilisé des méthodes poussées de séquençage de génome afin de procéder à l'analyse de la diversité génétique de cette espèce, pour finir par découvrir que celle-ci était plus importante dans ces gouffres karstiques qu'à l'extérieur.
Gouffres
Ces gouffres agiraient donc bel et bien comme des lieux naturels de conservation, permettant de préserver la richesse génétique de certaines espèces de faune et les aidant par conséquent à devenir plus résistantes et adaptables.
Travaux
Plus largement, ces travaux ont permis de montrer que certaines populations (y compris animales) avaient évolué différemment selon qu'elles étaient installées dans ces gouffres ou non.
Grotte de Xiaozhai Tiankeng.
Pistes
L'étude chinoise pourrait ouvrir de nouvelles pistes et permettre de poser des « bases scientifiques pour la mise en place d'une protection efficace » des espèces, a déclaré Tang Jianmin, chercheur à l'Institut botanique du Guangxi.
Cavernes
Nul doute que l'étude des environnements isolés, au microclimat unique, que sont ces cavernes calcaires, va effectivement donner quelques idées à la science, toujours à la recherche de techniques pour préserver et relancer l'existence des espèces les plus vulnérables.
George Veni
« Je ne serais même pas surpris que l'on trouve dans ces gouffres des espèces qui n'ont jamais été recensées ou décrites par la science jusqu'ici », affirmait il y a deux ans George Veni, directeur exécutif de l'Institut national de recherche sur les grottes et le karst (National Cave and Karst Research Institute), basé au Nouveau-Mexique.
Conjecture
Cette conjecture, datant de mai 2022, après la découverte d'un gouffre de 192 mètres de profondeur dans la région du Guangxi, ne s'est pas encore confirmée, mais elle n'est sans doute pas près d'être démentie.
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