Le hum : bruit mystérieux qui fait fantasmer internet
Le hum : bruit mystérieux qui fait fantasmer internet
Étranges et puissants sons « hum » entendus à travers le monde.
Depuis plusieurs décennies, en divers endroits du monde, 2 % à 10 % des individus entendent un bourdonnement incessant.
Bruit
"Donc lorsqu’on parle de bruit de la Terre, ce n’est pas au sens audible du terme." Mais lors de la publication de l'étude, les chercheurs ont employé le mot "bourdonnement", autrement dit "hum". Beaucoup ont donc sauté sur l'explication "et n'ont rien compris", conclut le chercheur de l'Ifremer.
Imprévisible
Il peut se déclencher de manière imprévisible, s'arrêter tout aussi soudainement. Sa durée tout comme son intensité est variable. États-Unis, Angleterre, continent européen, Australie : ce mystérieux son est entendu en divers endroits de la planète.
Témoignages
Les premiers témoignages remontent aux années 1970-80 et ils se sont multipliés ces dernières décennies.
Authentifier
Si ces témoignages-là sont difficiles à authentifier, il existe des exemples emblématiques ayant fait l'objet de reportages et d'études scientifiques.
Taos
C'est notamment le cas à Taos au Nouveau-Mexique, à Kokomo dans l'Indiana (États-Unis), à Bristol (Angleterre), ou encore à Windsor (Canada). À chaque fois, le scénario est le même : une partie de la population se plaint d'entendre un bruit persistant.
Vibration
Les personnes qui y sont sensibles affirment que ce son est apparu de manière soudaine et vibre dans les oreilles en permanence.
Bouchons
Utiliser des bouchons d'oreille ou un casque anti-bruit n'y change rien. Elles continuent à l'entendre en continu, qu'elles soient à l'intérieur ou à l'extérieur et ne parviennent pas à identifier la source de ce vrombissement.
Population
Étrange. D'autant que seule une faible fraction de la population est concernée. Alors acouphènes ? Réalité ? Ou hallucination collective ?
Études
Les premières études menées à Taos et Kokomo , respectivement en 1993 et 2003, afin de le vérifier. Première certitude le "hum" n'a rien à voir avec des acouphènes.
Ressentis
Ces derniers sont des bruits internes (ressentis dans les oreilles ou dans la tête) qui ne sont pas émis par une source extérieure.
Permanence
De plus, les personnes qui en souffrent les entendent en permanence, où qu'elles se trouvent. Or, le "hum" semble en général lié à une aire géographique (une ville, un État).
Personnes
"La plupart des personnes qui le perçoivent ne l'entendent plus lorsqu'elles quittent la zone", selon James P. Cowan, ingénieur en contrôle du bruit qui fut en charge de l'étude menée à Kokomo. La source du "hum" est donc extérieure, localisée.
Zone
La zone peut être très vaste, comme le prouve l'exemple du "hum de Windsor". Dans ce cas, le bourdonnement ne se limite pas seulement à la ville, mais serait aussi entendu à McGregor, distante d'une trentaine de kilomètres, et Cleveland, à plus de 144 kilomètres...
Population
Et même si la fraction de la population capable de l'entendre est assez faible, (entre 2 % et 10 %), "ces personnes ne sont pas folles", affirme James P. Cowan. "Ce qu'elles entendent est réel".
Pénible
Le "hum" est pour elles extrêmement pénible. Mais dans un certain nombre de cas, il peut même s'accompagner de maux de tête, de nausées, diarrhées, de fatigue et de pertes de mémoire. Reste à savoir d'où il vient. Et c'est bien là le problème.
Mesures
À Taos, la batterie de mesures réalisées ont mis en évidence un champ électromagnétique élevé, provoqué par les lignes électriques locales.
Dysfonctionnements
Ainsi que des dysfonctionnements d'appareils électriques dans et autour des maisons des "victimes" du "hum", mais aucun signal acoustique n'a été détecté. Conclusion : le "Taos hum" n'a pas pu être localisé.
Scientifiques
Outre un champ magnétique élevé, les scientifiques ont détecté des sons de basses fréquences provenant de deux installations industrielles.
Intensité
Une fois l'intensité de celles-ci réduite, certains des habitants qui se plaignaient d'entendre le "hum" ne l'ont plus ressenti.
Bilan
Mais la plupart des personnes affectées ont continué à l'être. Bilan : le "Kokomo hum" n'a pas non plus été clairement identifié.
Ondes
À Bristol, les médias britanniques ont attribué le "hum" aux ondes émises par l'action des vagues sur le fond marin.
Fabrice Ardhuin
Or, "cela n'a rien à voir", soupire Fabrice Ardhuin, l'un des auteurs de l'étude sur le sujet. "Ce que nous appelons le bourdonnement de la Terre, ce sont des vibrations qui correspondent au mouvement de la croûte terrestre, qui monte et descend à des fréquences qui se comptent en milli hertz", explique-t-il.
Vibre
"On est loin de quelque chose qui vibre plusieurs fois par seconde".
Bruit
"Donc lorsqu’on parle de bruit de la Terre, ce n’est pas au sens audible du terme." Mais lors de la publication de l'étude, les chercheurs ont employé le mot "bourdonnement", autrement dit "hum". Beaucoup ont donc sauté sur l'explication "et n'ont rien compris", conclut le chercheur de l'Ifremer.
Retour
Retour à la case départ donc, et aux coupables habituellement pointés par les experts sur place : les bruits de basses fréquence émise par des activités industrielles et/ou les lignes électriques.
Experts
Quant à Windsor, où le "hum" sévit depuis 2011, les experts estiment que les coupables pourraient être les hauts fourneaux du producteur d'acier américain US Steel situés sur l'île Zug, du côté américain de la rivière Détroit.
Compagnie
Mais selon le New York Times , la compagnie fait la sourde oreille et les autorités américaines refusent de coopérer, empêchant les experts de pointer la source exacte du "hum".
Colin Novak
Comme l'a résumé l'un des scientifiques, le professeur Colin Novak, essayer d'identifier le "Windsor hum" revient à "chasser un fantôme".
Pistes
Autant d'exemples qui montrent que si les experts ont des pistes sérieuses concernant le "hum", ils n'ont pas vraiment de certitudes, si ce n'est que son origine est humaine et que ses sources sont multiples
Explication
"L'explication la plus probable est que certaines personnes ont la capacité d'interpréter des transmissions radio à certaines longueurs d'onde (notamment à basse fréquence)".
David Deming
Voilà pourquoi tout le monde n'est pas sensible au "hum". Selon David Deming, seules 2 % à 10 % des personnes sont capables de l'entendre, ou plutôt le ressentir, puisqu'il ne s'agit pas d'un son à proprement parler.
Ondes
Et le fait qu'il s'agisse d'ondes radio expliquerait aussi pourquoi le "hum" peut se manifester à divers endroits de la planète, comme le montre la carte ci-dessous, qui ambitionne de recenser les occurrences du "hum". Cela expliquerait aussi pourquoi le phénomène est relativement récent.
Audible
Et dans la mesure où le "hum" n'est "audible" que pour une petite fraction de la population, à qui il pourrit la vie pour dire les choses simplement.
Confusion
Il ne faut pas non plus le confondre avec les autres "bruits" non expliqués qui peuvent survenir de manière ponctuelle.
Arctique
Comme le mystérieux "bip" entendu par les Inuits dans l'Arctique fin 2016 et pour lequel l'armée canadienne, dépêchée pour enquêter, n'a pas trouvé d’explication. Cela n'avait en tout cas rien à voir avec le "hum".
Canulars
Gare également aux nombreux canulars qui peuplent le web (et il y en a...).
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