Lyon : avant la presqu'île c'était une île

 

Lyon : avant la presqu'île c'était une île

2000002982373Voilà à quoi a ressemblé la ville de Lyon sous l’empire romain selon l’archéologue et architecte Jean-Claude Golvin. (©Jean-Claude Golvin).

Si on vous renvoyait 2 000 ans en arrière, vous ne pourriez reconnaître le paysage de Lyon ni le cours du Rhône et de la Saône. Voici comment Lyon est devenue comme on la connaît.

Ville

La ville de Lyon a été fondée en 43 avant Jésus-Christ sous le nom de Colonia Copia Felix Munatia. Se dressait sous la colline de la Croix-Rousse la cité gauloise de Condate.

Colonie

Alors que la colonie romaine et le village gaulois allaient fusionner et prendre le nom de Lugdunum, puis un jour de Lyon, la presqu’île qu’on connaît aujourd’hui n’en était pas une.

Saône

Un bras de la Saône séparait la colline de Fourvière et le quartier du Vieux-Lyon. Le Rhône quant à lui coulait directement sous la colline de Croix-Rousse et le village de Condate. 

Presqu’Île

La presqu’Île n’existait pas. À la place émergeaient quelques îles qui, très nombreuses à l’Âge de Fer, devinrent peu à peu plus larges et moins nombreuses à la fondation de la colonie romaine. L’une de ces îles, la plus étendue, est aujourd’hui la presqu’Île que l’on connaît bien. 

Romains

Les Romains l’appellent Canabae. Les négociants de vin s’y installent au IIIe siècle. À l’est, là où se trouvent aujourd’hui les 3e, 6e 7e et 8e  Au IIIe siècle, la colline de Fourvière est si habitée qu’il faut faire plus de place pour accueillir la population grandissante.

Bras

Le bras de la Saône qui forme l’Île de Saint-Jean est assaini lors de grands travaux qui permettent d’investir ce quartier qui sera appelé « Vieux Lyon ».

Assainissements

Des assainissements ont ensuite lieu pour créer un espace continu des pentes de la Croix-Rousse au quartier d’Ainay, où est repoussée la confluence. Aux Terreaux, un canal reliait le Rhône et la Saône.

Visage

Voilà le visage de Lyon à sa fondation, donc : deux collines à fleur d’eau, une île Saint-Jean, une île des Canabae et d’autres îlots aux contours changeant au gré du flux du Rhône. Il coulait là où se trouve les Terreaux, Perrache était sous l’eau, la rue du Bœuf aussi.

2000002982373Voilà à quoi ressemblait alors la Presqu’Île de Lyon. (©BNF).

Centre

La presqu’île du Moyen Age : un nouveau centre-ville La chute de l’empire romain est douloureuse pour la presqu’île, ravagée par des crues et des pillages. Au IXe siècle, l’évêque de Lyon décide d’implanter à l’extrémité sud de la presqu’île l’abbaye d’Ainay. 

Canaux

Pendant le Moyen Age, il est l’un des plus importants de la région. La presqu’île va s’imposer comme le nouveau centre de la ville. Les canaux qui relient les deux cours d’eau sont remblayés.

Confluence

La presqu’île moderne : repousser la Confluence Pour obtenir la presqu’Île que l’on connaît aujourd’hui, il faut attendre l’an 1841. Elle prend son apparence et sa surface actuelle grâce aux travaux de l’ingénieur Michel-Antoine Perrache qui débutent en 1771.

Remparts

Alors, l’eau du Rhône baignait les remparts d’Ainay. Une fois la place Bellecour aménagée et dotée d’une belle statue du roi, le Consulat de Lyon acquiert une île au sud d’Ainay.

Perrache

L’ingénieur Perrache propose d’étendre les frontières de Lyon au sud en repoussant la confluence jusqu’à La Mulatière. Un projet jugé « d’entreprise d’assèchement de la Méditerranée par un apprenti maçon » par l’opinion populaire.

Vision

Si la vision de l’ingénieur ne réussit pas entièrement, le projet est tout de même une réussite : la confluence du Rhône et de la Saône est repoussée vers le sud pour la deuxième fois dans l’Histoire lyonnaise. Un quartier entier sort de l’eau.

François-Alexis Cendrier

L’architecte François-Alexis Cendrier fait construire une gare qui portera le nom à son ouverture en 1857 de « Perrache », en hommage à l’ingénieur qui a donné son nom au quartier qu’il a imaginé.

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