Une vache tombe dans un trou en Bretagne et révèle des vestiges vieux de plus de 2 000 ans
Une vache tombe dans un trou en Bretagne et révèle des vestiges vieux de plus de 2 000 ans
Il s’agit d’un nouveau site à Trébry. Il existe déjà un souterrain gaulois sur les pentes du Mont Bel Air, fouillé dans les années 50-60 et un autre dans le bourg de Saint-Glen.
C’est parce qu’une génisse est tombée dans un trou qu’une galerie gauloise a été découverte sur une parcelle agricole enherbée à Trébry (Côtes-d’Armor). Les archéologues ont pu fouiller et topographier ce site.
Génisses
« C’est à cause ou grâce, je ne sais pas trop quel terme utiliser, à l’une des génisses de l’exploitation qu’on a découvert ces galeries gauloises », raconte Adeline Yon-Berthelot, agricultrice et éleveuse de vaches limousines à Trébry (Côtes-d’Armor), commune située à une vingtaine de kilomètres de Lamballe-Armor.
Agricultrice
Tout a débuté le 7 juin 2024. L’agricultrice connaît toutes ses vaches et leur nombre. « On comptait les bêtes. Il en manquait une ! » Les recherches débutent. « Aucune trace. C’était fou ! » Finalement, l’agricultrice aperçoit un trou dans le sol. « Pas très large, genre 1 m de diamètre. » La génisse y était tombée. « Elle était morte et gisait à environ trois mètres de profondeur ».
Sidération
Passé la sidération et l’émotion de « perdre un animal de cette manière », elle se rapproche d’un passionné d’histoire. Des suppositions émergent : site archéologique ? Souterrains datant des guerres ? Un seul moyen pour vérifier les suppositions émises, contacter le centre d’archéologie de Rennes.
Le trou dans lequel est tombée la génisse.
Galerie
« On m’a confirmé que cela ressemblerait bien à une galerie gauloise. » Le site est sécurisé. Quand elle y repense, l’éleveuse revoit la génisse. « Son corps était comme caché dans une sorte de tunnel et on ne voyait que sa tête, s’étonne-t-elle. C’était très étrange. » Les services vétérinaires se sont dépêchés sur place. La mairie est aussi contactée.
Archéologues
Cinq archéologues débarquent à Trébry. Une pelleteuse est amenée sur place. Durant deux jours, « ça creuse, ça fouille, ça cherche, ça répertorie, liste l’éleveuse. C’était impressionnant à voir. Ils travaillaient avec beaucoup de précautions ». L’agricultrice a une pensée pour sa grand-mère.
Souterrains
« Ça l’aurait passionnée. Elle parlait souvent de souterrains liés à quoi, on ne savait pas. » Ils ont trouvé des morceaux de poterie. « Ils ont fait des photos, des mesures, des relevés topographiques, rembobine-t-elle. Et puis tout a été rebouché rapidement par sécurité ».
L’un des morceaux de poterie découvert sur le site.
Gadea Cabanillas
Gadea Cabanillas de La Torre est conservatrice du patrimoine en charge du suivi des Côtes-d’Armor à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Elle a été responsable de l’opération. « Les découvertes fortuites se font régulièrement en Bretagne.
Fouilles
Le fait de pratiquer des fouilles, lors des découvertes, permet de faire prendre conscience de l’existence de ce patrimoine et du besoin de l’étudier et le sauvegarder, explique-t-elle. Cela fait aussi connaître la procédure aux maires et aux populations.
Salle
Cela permet de rassurer et d’encourager à nous les déclarer ». « Nous avons retrouvé une salle où s’est produit l’effondrement et un puits d’accès comblé de terre et de pierres. On y a trouvé quelques fragments de céramique et des charbons.
Structures
Les souterrains de l’âge du Fer sont des structures de stockage alimentaire qu’on trouvait dans les habitats. Il est fort probable qu’il y ait eu un habitat de l’âge du fer à cet endroit et qu’il pouvait rester des souterrains ». Selon la conservatrice, la datation « globale et provisoire remonterait entre 550 et 150 avant notre ère ».
Échantillons
Pour en être sûr, des échantillons de céramique et de charbon vont être étudiés en datation par radiocarbone. Ce chantier a été entièrement financé par la Drac Bretagne. Le terrassement a coûté aux environs de 2 000 €.
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